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Depuis plus d’un an maintenant j’ai remarqué que les développeurs issus de programmes de reconversion ont du mal à décrocher leur premier poste de développeur. Bien qu’ils aient trimé pendant des mois pour être capable de produire un programme fonctionnel, les employeurs semblent être unanimes après vous avoir rencontré: « Revenez quand vous aurez une première expérience réussie »

Sans plus attendre, voici mes 7 conseils pour vous aider à réussir votre reconversion en 2021:

1/ Bien choisir où suivre la formation

Si ton objectif est bien une reconversion, à savoir changer de métier, je te déconseille fortement d’essayer d’apprendre tout seul. Certes, on connaît tous quelqu’un qui est 100% autodidactes et qui aujourd’hui est développeur. Ces personnes ont souvent eu le luxe d’avoir des années devant elles pour apprendre. Passer par une formation est un accélérateur à apprentissage. Le cadre de travail et le rythme sont dictés par la formation, et le fait d’avoir à portée de main des tuteurs et d’autres élèves est un vrai plus pour apprendre à coder.

D’où le point, bien choisir son organisme de formation. Depuis les trois dernières années, de nombreux organismes ont vu le jour. Ne foncez pas vers celui que vous a suggéré votre conseiller Pôle emploi ou la dernière pub Instagram. Prenez le temps d’examiner les différentes options qui s’offrent à vous.

Les formations à éviter

  • Dans l’absolu, je déconseille fortement les organismes de formation « fourre-tout ». Si vous voyez qu’ils font aussi bien des formations marketing que programmation fuyez !
  • Évitez également les programmes trop court. En dessous de deux mois c’est très insuffisant pour apprendre à coder si vous partez de zéro.
  • Les cours en ligne à votre rythme ne sont également pas adaptés à votre apprentissage. Ironique que je vous dise ça alors que je propose moi-même ma formation NodeJS. Ces cours sont très bien comme complément à une reconversion. Ils ne sont pas adaptés à une formation initiale.

Les bons critères

  • Les technos enseignées doivent être cohérentes avec le marché de l’emploi. Aujourd’hui, une formation qui vous propose du JQuery sans aborder les frameworks frontend est un signal d’alerte. Dans la mesure du possible, essayez de vous orienter vers des formations où les technos abordées sont proches des offres d’emploi dans votre région.
  • Les feedbacks des anciens élèves sont cruciaux. Sauf qu’ils sont rarement publics. Je vous conseille d’aller sur Linkedin et de retrouver des anciens élèves de ces formations qui l’ont terminé il y a plus d’un an. Rien qu’en voyant les intitulés de jobs vous aurez une idée du taux de succès de la formation. N’hésitez pas non plus à ajouter ces personnes et à leur demander leurs avis. Attention à ne pas prendre des personnes sorties trop récemment de la formation. Elles n’ont pas encore le recul nécessaire pour vous donner un retour objectif.
  • La reconnaissance de l’organisme auprès des entreprises employeur de votre région peut également faire la différence. N’hésitez pas à solliciter quelques recruteurs sur Linkedin pour leur demander leurs avis sur les formations dont ils ont entendu parler. Ces derniers brassent de nombreux profils et prêtent attention aux formations qui débouchent sur des développeurs compétents.

2/ Faire un long stage, si possible deux

Le stage est beaucoup plus facile à trouver que le premier CDI. Il sera votre tremplin pour réussir votre reconversion. C’est pourquoi il est crucial de bien choisir l’entreprise. Parfois, vous n’aurez pas beaucoup de choix, dans ce cas un stage vaut mieux que pas du tout. Mais dans la mesure du possible, privilégiez un environnement où il y a un accompagnement technique fort et de bonnes pratiques de développement, notamment l’utilisation obligatoire de tests automatisés.

Ce n’est pas très grave si l’entreprise où vous faites votre stage ne travaille pas sur la techno que vous préférez ou que vous sentez propice à l’emploi SI vous êtes dans un environnement où vous pourrez progresser sur vos fondamentaux. Pensez toutefois à continuer à pratiquer sur de l’open source ou des projets perso, à la maison pour maintenir vos compétences sur la techno que vous pensez utiliser lors de votre premier emploi.

Évitez si possible les trop petites structures, les boîtes où vous êtes le seul dev ou le « bras droit du CTO ».

3/ Rejoindre la communauté

En tant que développeur, on sous-estime souvent l’importance de son réseau. Que ce soit sur Linkedin, Discord, Reddit ou Twitter, les développeurs sont présent dans de nombreux endroits sur le web. Peu sont actifs publiquement mais nombreux sont ceux qui lisent et contribuent de temps en temps.

N’hésitez pas à entrer en contact avec des développeurs, notamment ceux de votre région même si vous ne les connaissez pas. N’hésitez pas non plus à entrer en contact avec des recruteurs, même si vous n’êtes pas encore prêt à vous mettre sur le marché de l’emploi.

Ce réseau va vous servir plus tard lorsque vous documenterez votre progression.

4/ Continuer à travailler après l’école

Votre formation et votre expérience de stage ne seront pas suffisantes pour prouver à votre futur employeur que vous méritez le poste de développeur qu’il cherche à pourvoir. À chaque candidat junior ils entendent l’argument « Je peux apprendre » ou « j’apprends vite« .

Ne vous contentez pas de reproduire des tutos les uns après les autres. Créez-vous un compte sur Medium et forcez-vous à écrire un article par semaine pour documenter ce que vous avez appris cette semaine-là, même si vous sentez que vous ne maîtrisez pas totalement le sujet.

Publiez cet article sur Linkedin, partagez-le sur Twitter, sur Reddit, sur Discord. Vous aurez des feedbacks d’autres développeurs qui vont vous aider à comprendre ou à mettre en pratique.

5/ Développer sa culture tech et produit

Un développeur en 2020 n’est pas juste un technicien de programmation. C’est un ingénieur qui s’approprie les problématiques que son entreprise et son industrie cherchent à résoudre. Pour ça, il est important de développer ses connaissances au-delà du code.

Dans un premier temps la culture tech autour du développement web est essentielle. Qu’est-ce que le Frontend, Backend, DevOps ? Quelles sont les différences entre SQL et NoSQL ? Pourquoi est-ce que MongoDB existe et à quel besoin il répond ? Qu’est-ce qu’une SPA vs le SSR et à quels besoins chacun répond ?

Dans un second temps vient la « culture produit« . Quelles sont les étapes pour développer un bon produit fonctionnellement ? Quels exercices de découverte de besoins client peuvent être faits ? Comment itérer sur un produit ? Comment définir quelles fonctionnalités apportent le plus de valeur ajoutée ? De ces questions vont découler les principes sur l’agilité et le scrum, souvent utilisés en entreprise.

Enfin vient la culture business. Même si celle-ci est moins dominante que les deux autres, elle vous permet de comprendre les choix des décideurs métiers. Qui sont les concurrents à votre boîte? Comment marche l’industrie dans laquelle vous travaillez ? Est-ce un business B2B ou B2C ? Plus vous développerez cette compétence, plus les managers métiers vont pouvoir sentir que vous les comprenez, et que vous êtes plus qu’un technicien.

6/ Développer ses soft skills

En tant que développeur, votre plus gros obstacle à votre progression est vous-même ! C’est votre ego qui vous retient de poser cette question parce qu’elle vous paraît stupide. C’est votre fierté qui vous freine à demander de l’aide à l’autre stagiaire parce qu’il a 20 ans. C’est votre obstination, qui vous paraît être une qualité, qui fait que vous préférez passer une journée à essayer de vous débrouiller seul alors que quelqu’un vous aurait expliqué en 20 minutes.

  • Travaillez sur votre « coachabilité« 
  • Soyez humble, vous pouvez apprendre de tout le monde, même la réceptionniste
  • N’ayez pas peur d’avoir l’air bête, il vaut mieux poser la même question plusieurs fois que répéter l même erreur à plusieurs reprises
  • Apprenez à communiquer avec vos collègues devs et non devs

7/ Trouver des mentors

Les mentors sont les meilleurs vecteurs de progression pour les développeurs juniors et confirmés. Ils consacrent de leur temps pour vous transmettre leurs expériences.

On pense souvent qu’on doit connaître son mentor personnellement, pouvoir échanger avec lui de vive voix en tête à tête. Sauf qu’on n’a pas tous un ami ou un collègue capable et souhaitant prendre ce rôle.

Un mentor peut être quelqu’un qui ne vous connaît pas mais qui transmet sa connaissance. Par exemple Benoît Gantaume à travers son contenu Linkedin, sa chaîne YouTube et son podcast peut être considéré comme un mentor par de nombreux devs. Je consomme moi-même régulièrement son contenu.

Un canal Slack ou d’un serveur Discord avec qui vous échangez avec d’autres développeurs expérimentés peut aussi servir de mentor.

Conclusion

En 2020 plus que jamais la reconversion pour devenir développeur sera difficile. Ce n’est pas une voie faite pour tous, il faut vraiment avoir une passion pour le sujet.

Si après la lecture de cet article, tu es toujours déterminé à en faire ton métier, arme-toi de patience et de détermination pour réussir ta reconversion !

Rayed Benbrahim

Auteur Rayed Benbrahim

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